CIELS ACRYLIQUES
CIELS ACRYLIQUES
Voici, parmi mes toiles, les" ciels acryliques ". Toutes de toile pure : du lin de Madrid finement imbibé d’un enduit transparent,une étendue de fils écrus, elles portent les espaces et les corps que l’unité du fusain et d’une gamme tricolore noire, blanche et bleu ciel presque-à-peine rouge suggère. Le lin, nous nous en souvenons, fut souvent la matière des suaires : il sait garder les rêves imprimés au fond des yeux, les images persistantes nageant dans les vertiges et la nuée des flaques.
/ L'échappée /
Là-bas, au plus-lointain, plus haut, une barque à la voile, emporte trois marins tournés vers une étoile.
/ La fin du grand maitre /
Noir, blanc, bleu, vole au plus haut du ciel, aigle, empereur, grand maître.
Immense d’ailes au vent déployées comme planètes en éclipse, toise le soleil,
touche le lointain aux astres vagabonds, un regard sur la nuit tout de même de jour,
comme à deux têtes.
Du bas des précipices, au plus profond des gorges éblouies du long ciel qui plane tout en haut,
plonge à l’abîme, redresse-toi soudain, envergure emportée à la chanson des vents !
Tournoiement immobile, feuillage émerveillé, t’aurais-je tant rêvé d’un iris d’acide,
au regard percutant.
Tout haut, si haut, si haut du ciel jamais je n’aurais cru te voir de si près,
les ailes affalées, les pupilles crevées, immolé d’eaux saumâtres et de sables collants,
lourd, lourd et là.
Immédiatement là, ci-git de plomb ton corps, exactement immonde, exposé à l’étal,
dénudé de semblant.
Là, tu n’es plus un aigle, empereur, grand maître, tu gis en charognard,
innommable vautour déguisé comme un paon, cocotte rondouillarde empanachée de plumes.
Avachi de cadavres, étouffé, atrophié, enivré de mensonges
Je te vois mort et cru.
Rigide et froide ton âme brûle entre deux feux marins. Dans le miroir des sables une dernière image
exhorte ton parjure, imprime ta paupière d’une photographie éblouie de hantise.
Tes ouïes comme des trous, aigus et vénéneux, s’ouvrent aux sifflements des ballets courtisans
envieux de charogne.
Un cavalier diaphane presque mélancolique, ici entre deux mondes, te regarde affalé.
Il porte la lumière avec en double sens, l’enfer et le chemin, t’abandonne et te pique.
Là-bas, au plus-lointain, plus haut _ vas-y regarde _ une barque à la voile, emporte trois marins
tournés vers une étoile.
/ L'Orientale /
/ Sur la route, l'oeil en flaque /
D'un oiseau écrasé dans la flaque d'un trottoir, comme un ange abattu en plein rêves.
/ Isis // Sur la route, l'oeil en flaque- détail /
/ Chats-vaches-chats // Sur la route, l'oeil en flaque- détail /
/ le troisième oeil // Sur la route, l'oeil en flaque- détail /
/ Prélude à une annonciation /
Je dédie ce tableau à la mémoire d'Hélène Curutchet. Elle avait publiée une photo d'un alpiniste à l'assaut d'une falaise.On le voyait d'en haut, un casque sur la tête, comme un oeuf entre la lumière et l'ombre... La promesse de la vie à l'interface des mondes...
/ Les yeux en cascade / / Prélude à une annonciation - détail /
/ Chien / / Prélude à une annonciation - détail /
Je ne sais toujours pas comment il est arrivé.
/ Miroir d'eau /
Certains en font des métaphores.
/ Cavalier / / Miroir d'eau - détail /
/ Moonwalk /
Il y a au fond un petit homme nu, bleu, en casquette qui ne danse pas.
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